Le 14 juin dernier, Reynaldo Gonzalez, père d’une victime des attentats de Paris, porte plainte contre les 3 grands du web : Google, Facebook et Twitter. Selon lui, les réseaux sociaux facilitent la diffusion de l’idéologie des jihadistes, ainsi que le recrutement de nouveaux membres. Mais, ont-ils réellement une responsabilité face au terrorisme ?
Un procès pour lutter contre la propagande 2.0 de l’Etat islamique
Nohemi Gonzalez, une Américaine de 23 ans, a été tuée sur la terrasse du Carillon, le 13 novembre 2015 lors des attentats de Paris. Son père, Reynaldo Gonzalez, ne compte pas en rester là et porte plainte contre les 3 géants du web Google (Youtube), Facebook et Twitter pour avoir participé à la propagande de Daech. Il affirme que ces réseaux sociaux permettent à l’Etat islamique de diffuser librement leur idéologie, récolter des fonds et recruter de nouveaux membres.
D’après l’Office Européen de police criminelle, de nombreux tweets circulent et seraient liés directement au groupe Etat islamique, soit environ 100 000 tweets par jour.
Par jour, Daech transmet 38 contenus médiatiques, c’est-à-dire de courtes vidéos, des reportages photos, des fichiers audios, de longs documentaires enregistrés dans de multiples langues. Progressivement, il parvient à endoctriner un public francophone de plus en plus important. 40 000 tweets sont rédigés en français et 2.8 millions de followers français suivent le compte de l’Etat islamique. Résultat clairement alarmant…
Quelles sont les réactions ?
Face à ce dépôt de plainte, les 3 entreprises restent perplexes. Déjà en début de mois, Microsoft,Facebook, Youtube et Twitter ont signé un « code de conduite » avec la Commission européenne. Ce document avait pour but de clarifier leurs politiques vis-à-vis des contenus acceptés ou refusés, ainsi que d’agir plus rapidement lors des signalements des contenus. Depuis, ils affirment leur mobilisation quotidienne contre les contenus terroristes, et de ce fait, trouvent cette plainte sans fondement.
De leur côté, les policiers d’Europol ont pour mission d’identifier les différents comptes porteurs de messages jihadistes, et de les fermer dans les heures qui suivent leur signalement. Evidemment, les internautes français sont invités à collaborer et dénoncer le moindre contenu suspect.
Le collectif Anonymous, également appelé « WauchulaGhost », apporte également son aide en piratant les comptes Twitter de l’Etat islamique. Depuis l’attentat d’Orlando, le 12 juin dernier, le collectif a hacké 160 profils terroristes ou pornographiques.
D’après Franco Info, il est évident de dire que les réseaux sociaux permettent aux terroristes de communiquer leur propagande à travers le monde. D’autant plus que les algorithmes de recommandation automatiques incitent à visionner davantage de contenus, aussi dramatiques les uns que les autres. Mais les réseaux sociaux ne restent pas les bras croisés et tentent, tant bien que mal, de lutter contre ce fléau, notamment en ayant signé ce code de conduite. Mais en acceptant de signer, n’est-ce pas une façon d’affirmer leur « responsabilité sociale » ?