Cette année encore, le baccalauréat tombe à la même période que le jeûne du ramadan, quatrième pilier de l’islam. Les futurs bacheliers seront donc mis à rude épreuve pour passer les examens, fatidiques pour leur avenir professionnel.
Mais un avis juridique religieux français, appelé « fatwa », autorise la rupture du jeûne durant la période des examens.
Bac et ramadan, une entente difficile
Conformément au calendrier lunaire, le ramadan commence 12 jours avant celui de 2015, et débute donc le lundi 6 juin jusqu’au lundi 6 juillet. En France, la communauté musulmane est importante, dont 71% participent au rite du ramadan.
Durant cette période, les pratiquants ne peuvent ni boire ni manger, de l’aube jusqu’au coucher du soleil. Dans certaines régions, cela correspond à environ 18 heures de jeûne.
En parallèle, les épreuves du bac auront lieu du 15 au 22 juin, soit pendant le mois sacré de jeûne dans l’islam. De quoi inquiéter les candidats ! Pour les élèves en Première et Terminale, cela peut être lourd de conséquences. En effet, les nuits sont très courtes et elles sont principalement destinées à dormir et manger. Pour faire court, le candidat peut éprouver de la fatigue, une sensation de malaise et un manque de concentration.
Selon les écrits, les personnes saines, de corps et d’esprit, sont capables de jeûner. A contrario, certaines personnes peuvent être exempté du ramadan durant cette période, et le rattraper plus tard dans l’année : les voyageurs, les personnes malades, les personnes âgées, les femmes enceintes ou susceptibles d’allaiter. Mais en aucun cas, il n’est question de travailleurs ou de candidats devant passer un examen.
La publication d’une fatwa par le CTMF
Le dimanche 5 juin dernier, le Conseil Théologique Musulman de France (CTMF) a publié une fatwa indiquant la rupture du jeûne pour les candidats.
« Les élèves qui vont passer des examens, décisifs dans leur vie, peuvent ne pas jeûner, pendant la période de préparation, comme pendant les jours des examens, puisqu’ils ont besoin de manger pour leur préparation et leur application dans les réponses, notamment ceux qui connaissent leurs propres faiblesses et leur manque d’endurance »
Malgré tout, ces personnes devront récupérer les jours de jeûne qu’ils ont manqué, plus tard dans l’année. Le CTMF insiste bien sur le fait que les personnes n’ayant des examens que le matin doivent respecter le jeûne, et organiser leur temps de travail en conséquence.
D’après le chapitre La vache, « Dieu vous veut la facilité, et ne vous veut point la difficulté (…) Dieu n’exige de l’homme que ce qui est dans ses moyens »
Polémique et incompréhension
Mais cet avis juridique ne fait pas l’unanimité et soulève des points de mésentente, notamment sur les réseaux sociaux. Sur la page Facebook du CTMF, les commentaires mécontents se multiplient. Voici quelques exemples, pour n’en citer que quelques uns :
« A l’époque du Prophète sallAllah aleyhi wa salem, les compagnons partait en guerre et jeunaient en même temps…
Et nous aujourd’hui, on demande à nos jeunes de sacrifier ce moment sacré pour pouvoir simplement s’asseoir derrière un bureau et réfléchir. Quelle honte nous devrions avoir… »
« A quand une fatwa pour boire de L alcool arrêter vos bêtises a égaré les musulmans vous N êtes nullement compétent pour faire de fatwa »